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28 Romain Borgna
y développaient leurs réseaux socio-professionnels et n’hésitaient pas
à en user afin de servir leurs intérêts ou ceux de tiers.
Ainsi, la question de la mobilité professionnelle des notaires de
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Bergame aux XVI et XVII siècles permet de mettre en exergue les
réseaux et les stratégies élaborées au sein de la collectivité. Ces
pratiques n’étaient pas sans conséquences sur la vie des individus et
sur le rôle qu’ils jouaient dans la société urbaine. Aussi serait-il
intéressant d’analyser comment s’organisaient géographiquement les
mobilités professionnelles des notaires bergamasques ainsi que les
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différents types de stratégies qu’ils mettaient en œuvre aux XVI et
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XVII siècles. Enfin, l’intérêt sera porté aux conséquences de ces
mobilités sur les sociétés urbaines et rurales du distretto de Bergame.
À l’image des travaux publiés par Lucien Faggion et consacrés au
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notariat vicentin , cette étude a été menée selon une méthodologie à la
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fois quantitative, sérielle et qualitative , au travers du fonds d’archives
notariales détenu par l’Archivio di Stato de Bergame. Trois dynasties
de notaires ont particulièrement retenu l’attention, fournissant ainsi
trois larges échantillonnages 12 : les Terzi, tout d’abord, mais également
les Bertelli et les Guida, professionnels particulièrement actifs dans le
contado bergamasque. Ainsi, 1031 actes notariés produits par les
praticiens de ces familles entre 1570 et 1694 ont été étudiés et
compilés dans une base de données complète. Ainsi, la présente étude
9 L. Faggion, Le notaire et le consensus a Trissino (Vénétie, 1575-1580), dans G. Audi-
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sio (dir.), L’historien et l’activité notariale. Provence, Vénétie, Égypte - XV au XVIII siècles,
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Presses Universitaires de l’Université du Mirail, Toulouse, 2006, p. 111-127. Voir égale-
ment L. Faggion, Les logiques du pouvoir dans le monde rural : parente, clientèles et
réseaux en Terre Ferme vénitienne (1535-1629 environ), dans A. Antoine, J. Mischi (dir.),
Sociabilité et politique en milieu rural, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008,
p. 227-238. Voir enfin L. Faggion, Notaires ruraux, notaires collégiaux et pouvoirs en Terre
Ferme vénitienne au XVIe siècle, L. Faggion, A. Mailloux, L. Verdon (dir.), Le notaire. Entre
métier et espace public en Europe (VIII – XVIII siècles), Aix-en-Provence, Publications de
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l’Université de Provence, 2008, p. 85-96.
10 Le premier historien français ayant systématisé l’usage d’une telle méthode fut
Jean-Paul Poisson. Voir J.-P. Poisson, Notaires et société. Travaux d’Histoire et de Socio-
logie Notariales, t. I, Paris, Economica, 1985.
11 Les évolutions historiographiques récentes ont produit nombre d’études sur le
notariat, dont les méthodes se sont progressivement concentrées sur l’appréciation qua-
litative des actes. En d’autres termes, les études se fondent désormais davantage sur
l’histoire des mentalités. À ce propos, voir J.-Y. Sarazin, L’historien et le notaire : acquis
et perspectives de l’étude des actes privés de la France moderne, «Bibliothèque de l’école
des chartes», t. 160 (1), 2002, p. 229-270. Voir également J. Hilaire, La science des
notaires. Une longue histoire, Paris, Presses Universitaires de France, 2000.
12 La méthode de l’échantillon représentatif, largement utilisée par les historiens du
notariat est considérée comme «nécessaire» par Olivier Faron. Voir O. Faron, Projet
d’étude des archives notariales milanaises pour la période moderne et contemporaine,
«Mélanges de l’École Française de Rome. Italie et Méditerranée», t. 112 (1), 2000, p. 210.
Mediterranea - ricerche storiche - Anno XV - Aprile 2018 n.42
ISSN 1824-3010 (stampa) ISSN 1828-230X (online)