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                nouveaux sont introduits, comme la   marché du travail; la mini-jupe fait
                tunique, la mini-jupe, le collant, les   son  apparition  dans  les  années
                pantalons et les shorts. La mécanisa-  1960, en même temps que la révolu-
                tion de la production permet la démo-  tion sexuelle.
                cratisation de la mode et l’on présente   Comme toujours, les descriptions
                toujours plus de vêtements simples,   de  Georges  Vigarello  sont  riches  en
                faciles à porter et à entretenir. À par-  détails, claires et précises, menant le
                tir des années 1960, le pantalon est   lecteur au travers d’un parcours qui
                définitivement  adopté  et  détrône  la   dialogue  avec  de  nombreuses  et
                jupe.  Un  dernier  tournant  apparait   éblouissantes  sources  iconographi-
                dans les années 1980. Dans une so-  ques. Cependant, Einaudi a choisi de
                ciété où s’épanouit l’individu à la re-  publier sa traduction italienne de La
                cherche de sa propre unicité et de sa   Robe en livre relié, ce qui diminue la
                propre voie, le vêtement s’affirme par   force  du  dispositif  iconographique
                son originalité et devient le lieu d’ins-  mis  en  place  par  Vigarello  et  rendu
                cription  des  goûts  personnels.  L’ap-  parfaitement par l’adoption du format
                parence  quitte  ainsi  le  champ  exté-  beau-livre par le Seuil dans le cas de
                rieur  pour  se  concentrer  sur  l’inté-  la  version  française.  Par  ailleurs,
                rieur de l’individu. Le vêtement doit   l’édition d’Einaudi comporte quelques
                nous faire sentir bien.             erreurs d’attributions et d’identifica-
                   L’histoire du vêtement féminin va   tion des sources iconographiques (p.
                de pair avec l’histoire des femmes et   7 entre-autres).
                de  leur  rôle  social;  voilà  la  conclu-  L’abito femminile. Una storia cul-
                sion  de  Georges  Vigarello.  Le  vête-  turale est un livre complet et exhaus-
                ment change au même rythme que      tif, qui se feuillette autant qu’il se lit.
                fluctuent  les  attentes  sociales  au-  Vigarello y aborde toutes les modes
                près des femmes et les lignes des sil-  du  Moyen  Âge  à  aujourd’hui,  pas-
                houettes  et  des  habits  se  transfor-  sant  de  l’Italie,  à  la  France,  aux
                ment, reflétant les changements ma-  États-Unis, dans un tour du monde
                jeurs de notre société. Les métamor-  occidental  qui  souligne  les  grandes
                phoses les plus radicales de la mode   tendances de chaque époque. On y
                féminine viennent avec des change-  apprend, dans cette histoire du long
                ments majeurs dans la société. Par   terme, comment le vêtement reflète
                exemple, les quelques années de la   sa société et vice-versa, comment les
                Révolution française sont marquées   mouvements  sociaux  agissent  sur
                par une simplification et un confort   les apparences. Il s’agit d’un ouvrage
                nouveau dans les robes des femmes   qui, certainement, est un apport im-
                devenues  citoyennes;  les  années   portant à l’histoire sociale et cultu-
                1930  sont  marquées  par  la  mode   relle des corps.
                garçonne, alors que les femmes en-
                trent  sur  la  place  publique  et  le                 Isabel Harvey















                Mediterranea - ricerche storiche - Anno XVII - Agosto 2020
                ISSN 1824-3010 (stampa)  ISSN 1828-230X (online)
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