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Recensioni e Schede 537
modèle se développe encore davantage jupe, créant une continuité entre le
au XVIII e siècle: on adopte alors le pa- haut et le bas du corps, ajustée grâce
nier, une cage solide qui permet de à un corset qui modèle les courbes en
donner la forme voulue à la jupe. S, mettant en évidence les seins et le
Ce modèle commence à s’effriter postérieur. Cette simplification de la
au XVIII e siècle avec les Lumières, su- robe reflète une société où les femmes
jet de la troisième partie, qui permet- travaillent de plus en plus, où s’atté-
tent de penser des vêtements qui of- nuent les normes de la pudeur et où
frent plus de commodité et de simpli- s’affirme toujours plus l’individu.
cité. De nombreuses innovations libè- Le vingtième siècle amène un vê-
rent le mouvement : c’est le cas par tement féminin plus léger et plus
exemple de la tournure qui, provenant flexible, comme l’explique Vigarello
de la mode anglaise, n’élargit la jupe dans la cinquième partie qui porte
qu’à l’arrière (p. 88). L’image du pié- sur les années qui suivent la Grande
destal perdure. La robe est toutefois Guerre. La jupe raccourcit, montre
complètement redessinée dans les les chevilles, et se fluidifie pour per-
années 1790 : la ceinture se déplace mettre le mouvement, les tissus se
sous les seins et devient une fine font plus légers et malléables et fina-
corde, retenant une jupe qui descend lement, le corset est éliminé. La sil-
ensuite librement, en épousant le houette des femmes se verticalise,
corps. Un changement qui est lié à la avec des vêtements qui s’appuient
nouvelle identité adoptée par les sur les épaules et tombent librement
femmes au cœur de la Révolution en effaçant la taille. L’image de la
Française, qui revendique la nais- femme n’est plus un objet de beauté
sance égale de chaque personne qui mais représente plutôt une jeune
est propriétaire de son corps. Une li- femme active, qui fait du sport et
berté féminine qui s’estompe toute- travaille. Ce dynamisme se pour-
fois au lendemain de la Révolution. suit dans l’entre-deux-guerres, avec
Le retour aux formes antiques de l’émergence de la garçonne, la femme
la Restauration et du Second Empire qui sort, danse, fume, fait du sport, et
est l’objet de la quatrième partie de adopte des vêtements de coupe mas-
L’abito femminile : la taille se resserre culine, comme le pantalon. La sil-
et les hanches s’élargissent. En paral- houette féminine se rapproche de
lèle toutefois, les vêtements masculins celle de l’homme, reflétant une so-
deviennent plus confortables, taillés ciété agitée par les luttes féministes et
pour un nouveau modèle d’élite, le les revendications d’égalité des sexes.
bourgeois. Des changements qui reflè- Au lendemain de la Seconde
tent la société de l’après-Révolution : Guerre mondiale, objet de la sixième
l’homme est actif dans le monde du partie, l’affinement de la silhouette
travail, alors que la femme est ren- devient un critère fondamental. Dans
voyée à son statut d’épouse. Ce n’est l’immédiat après-guerre, la taille de
qu’à partir des années 1860 que cer- guêpe et les longues jupes qui res-
taines robes se font moins amples et semblent à des piédestaux refont
plus courtes. Des robes qui s’adap- brièvement leur apparition, alors que
tent à la vie en ville et aux voyages, les années de privation ramènent
des espaces qui s’ouvrent aux l’idéalisation de la féminité. Dès les
femmes et qu’elles investissent. À la années 1950 cependant, le discours
fin du XIX e siècle, finalement, appa- de la libération des femmes accom-
rait une nouvelle silhouette : la ligne pagne une exigence de mobilité phy-
se poursuit entre l’abdomen et la sique et rapidement, des éléments
Mediterranea - ricerche storiche - Anno XVII - Agosto 2020
ISSN 1824-3010 (stampa) ISSN 1828-230X (online)