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Les institutions charitables comme lieux de travail, XVI -XX siecle 85
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de concentrer notre regard, dans ce numéro qui se veut une première
approche sur le sujet, sur la Péninsule italienne à laquelle sont con-
sacrés quatre (voire cinq) des six articles. S’y développent largement
et précocement, dans les couvents et les maisons pieuses de certaines
villes, des formes de travail pour autrui. Si l’on en croit S. Strocchia et
N. Terpstra, les institutions florentines de la Renaissance regorgent de
travail de la soie, de broderie, dentelles, fabriques de laine, de livres,
voire imprimerie… :
Entre le XVI e et le XVIIe siècle, les orphelinats qui accueillaient des enfants
de basse extraction sociale se transformaient lentement en d’amples manu-
factures, sous l’impératif de la nécessité, des nombres et des opportunités of-
fertes par le secteur textile qui appréciait les avantages du travail exécuté par
de petites mains et par les bas salaires d’une force de travail contrainte » 6 .
Une évolution que les couvents de femmes avaient d’ailleurs con-
nue dès le XV siècle . Les buts de ces travaux étaient donc très di-
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vers : la conception rédemptrice du labeur, instrument de lutte contre
l’oisiveté et de « disciplinarisation » des corps et des âmes, a souvent
été soulignée. Mais il s’agissait aussi, plus prosaïquement, de procurer
des entrées à ces établissements qui en manquaient souvent, de for-
mer les pauvres pour les réinsérer dans la société laborieuse, de sou-
tenir ou de relancer l’économie urbaine, voire d’introduire des innova-
tions de produits, de techniques ou d’organisation.
Et pourtant, les aspects proprement économiques du travail au
sein de ces institutions ont été bien moins étudiés que le reste de leur
administration. La vieille opposition entre une éthique protestante va-
lorisant le labeur et un éthos catholique, pour lequel il aurait été rela-
tivement secondaire, semble avoir longtemps orientée les questions
des chercheurs à ce propos : tandis que les workhouses et autres éta-
blissements protestants auraient manifesté dans l’organisation même
volontario e coatto a Milano tra 1720 e 1815, in S. Zaninelli e M. Taccolini (a cura di), Il
lavoro come fattore produttivo e come risorsa nella storia economica italiana, Vita e Pen-
siero, Milano, 2002, pp. 11-122 ; S. T. Strocchia, Nuns and Nunneries in Renaissance
Florence, Johns Hopkins University Press, Baltimore, 2009; M. Garbelotti, Per carità.
Poveri e politiche assistenziali nell’Italia moderna, Carocci editore, Roma, 2013; N. Terp-
stra, L’infanzia abbandonata nell’Italia del Rinascimento. Strategie di assistenza a con-
fronto: Bologna e Firenze, Clueb, Bologna, 2014; G. Fumi, C. Cenedella (a cura di), Oltre
l'assistenza: lavoro e formazione professionale negli istituti per l'infanzia irregolare in Ita-
lia tra Sette e Novecento, Vita e Pensiero, Milano 2015 jusqu’au récent colloque Culture
dell'assistenza in Italia nei secoli dell'età moderna, 19 giugno 2017, Napoli, ISSM-CNR
et P. Avallone, G. T. Colesanti, S. Marino (a cura di), Alle origini dell'assistenza in Italia
meridionale. Istituzioni, archivi e fonti (secc. XIII- XVII), «Rime», Vol. 4/I n.s. (June 2019).
6 N. Terpstra, L’infanzia abbandonata cit., pp. 16-17.
7 S. T. Strocchia, Nuns and nunneries cit., chapitre 4, pp. 111-151.
Mediterranea - ricerche storiche - Anno XVII - Aprile 2020
ISSN 1824-3010 (stampa) ISSN 1828-230X (online)