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104 Corine Maitte
décembre par le grand-duc, ce qui montre le lien très fort existant entre
la nouvelle institution et le pouvoir politique. En 1667, la maison s’ins-
talle dans les locaux de la rue dei Cimatori/rue dei Cerchi dans lequel il
reste jusqu’à la fin du XVIII siècle (à part une brève parenthèse entre
e
1672 et 1677). Enfin, en 1677, en parallèle de la réorganisation du sys-
tème d’assistance évoquée il y a un instant, l’installation définitive de la
« famille » se fait grâce à de nouveaux règlements, inspirés par Francesco
Cerretani, prêtre de l’Oratorio di S. Filippo.
La nouveauté consiste dans l’organisation de rondes de nuit par les
députés, choisis parmi les prêtres et les nobles de la Congrégation, afin
de rechercher les enfants vivants dans les rues, près des cimetières, dans
les tavernes pour les amener à la Pia Casa « amorevolmente e con dolce
violenza ». On décide alors de leur sort après interrogatoire. Ainsi, con-
trairement aux autres institutions qui recueillent les enfants abandon-
nés, ou recommandés, il s’agit d’aller chercher les enfants dans des lieux
considérés comme néfastes pour eux. Mais, dans la Pia Casa comme
dans les autres institutions, la transformation des modes d’accueil est,
semble-t-il, rapide . Les rondes de nuit et du samedi sont raréfiées car
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de plus en plus d’enfants lui sont directement confiés, contrairement au
vouloir initial des fondateurs. Des mécanismes complexes d’appropria-
tion des possibilités offertes par l’institution se mettent assez rapidement
en place, de la part des familles ou des « amis » de la « maison ». Celle-ci
devient relativement rapidement une ressource, ponctuelle ou définitive,
contre des enfants turbulents, trop nombreux etc. Une dénonciation ano-
nyme souligne le risque que l’institut devienne « le réceptacle des fils de
tous les serviteurs, et domestiques, veuves, lesquels tenteront de loger
leurs fils dans cette maison » . En 1768, la chose est acquise puisque le
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nouveau règlement établit un classement des enfants entre ceux qui ont
été trouvés dormant dans la rue ; ceux recommandés par leurs parents
pour leur pauvreté ; les incarcérés, sur instance de la famille ou non .
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Si tous les enfants sont admis sans qu’on leur demande leur avis, il existe
donc néanmoins différentes sortes de contraintes, qui déterminent sans
doute le regard différent que les responsables de l’institution portent sur
eux et influent sur les travaux qu’on leur fait faire. Même si la capacité
maximale d’accueil n’est pas connue, elle devait avoisiner les 80 pension-
naires, répartis entre deux grands dortoirs.
27 Pour la différence entre normes et pratiques d’acceptation dans les institutions
florentines du XVI e siècle, voir N. Terpstra, L’infanzia abbandonata cit., p. 103-141.
28 Asf, Miscellanea Medicea, 339, ins 5; documents cités par Fineschi, La Quarconia
cit., p. 11-23.
29 Archivio della pia casa del lavoro di Firenze (Apclf), Orfanotrofio di San Filippo Neri,
Filza 3, Pos 96 : documents cités par Fineschi, La Quarconia cit.; D. Melossi, M. Pavarini
Carcere e fabbrica. Alle origini del sistema penitenziario, Il Mulino, Bologna, 1977, pp. 102-3.
Mediterranea - ricerche storiche - Anno XVII - Aprile 2020
ISSN 1824-3010 (stampa) ISSN 1828-230X (online)