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organiser pour cela deux tours journaliers dans les grandes pièces
prévues à cet effet. Les filles, habituées –dit-il– à travailler comme elles
l’entendent et pour qui le leur propose, se sentent déshonorées de tant
de contraintes. Elles craignent surtout de perdre leur autonomie dans
le travail et les gains qu’elles peuvent ainsi en espérer. Selon Grazzini,
la règle précédente ne les obligeait qu’à une petite production journa-
lière, vite faite, mal faite. C’est donc à la fois le type de travaux impo-
sés, mais aussi ses rythmes temporels qu’elles refusent. Pour les punir
de cette rébellion, un double système de portes et de grilles limitent
désormais les communications avec l’extérieur . Malgré ces tentatives
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de reprise en main, il semble que l’imposition d’une discipline de la-
beur soit fort différente selon les institutions. Plus celles-ci sont an-
ciennes et importantes et plus elles peinent à s’adapter à ces exigences
partiellement inédites. Il est clair que de tels problèmes ne se posent
pas si, au lieu de concentrer le travail à l’intérieur de ces structures,
on le disperse à l’extérieur.
6. Des institutions créatrices d’emplois dans la ville pour les plus
démunis
C’est le troisième aspect du rapport entre travail et institutions
pieuses, à côté de la tentative de trouver du travail pour leurs jeunes
dans les boutiques ou les familles citadines et de fournir en interne
différents types de labeur à ceux et celles qui y sont reclus. Devant les
difficultés concrètes de l’enfermement, tant en en abandonnant pas
l’idéal, l’idée commence à se développer, notamment dans les cercles
jésuites ou oratoriens, que le problème de la pauvreté en général et de
la mendicité en particulier n’est pas tant, ou pas seulement, l’oisiveté
choisie des pauvres, régulièrement dénoncée depuis si longtemps,
mais la difficulté pour beaucoup d’entre eux de trouver un travail,
voire de vivre de leur travail. Il s’agit de voix qui restent minoritaires,
tant est enracinée l’idée selon laquelle les pauvres ne trouvent pas
d’ouvrage parce qu’ils sont naturellement feignants et paresseux .
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Toutefois, Giovanni Maria Baldigiani est l’un de ceux qui renversent
cette antienne en soulignant que « la plus grande difficulté n’est pas
de contraindre les gens à travailler mais de leur trouver un travail » .
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Certes, dès la crise du début du XVII siècle, les mesures de
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78 D. Lombardi, Povertà maschile, povertà feminile cit., pp. 173-177.
79 Un argument toujours développé par certains au XVIII e siècle, cf. L. Cajani, L’as-
sistenza ai poveri nella Toscana settecentesca cit., p. 199.
80 Asf, Miscellanea Medicea, 366, cc. 664r-665v.
Mediterranea - ricerche storiche - Anno XVII - Aprile 2020
ISSN 1824-3010 (stampa) ISSN 1828-230X (online)