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Les institutions charitables comme lieux de travail, XVI -XX  siecle   91
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                    dans la première moitié du siècle et dont un membre est déjà res-
                    ponsable de la production de l’Auberge de Charité dans les années
                    1730  (Zucca). Les institutions s’appuient ainsi sur des entrepre-
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                    neurs très qualifiés dont certaines contributions tentent ici de mettre
                    à jour les jeux multiples auxquels ils se livrent entre la production
                    qu’ils géraient dans et pour ces institutions et la leur propre (Maitte,
                    Caracausi). Ainsi, à Padoue (Caracausi), la gestion du Pio Luogo degli
                    Orfani Nazareni est entre les mains de marchands-fabricants locaux
                    de laine et de rubans qui reçoivent la tâche de gérer l'ensemble de
                    l'organisation de l'institution, y compris donc la production de ces
                    articles qu’ils fabriquent aussi à l’extérieur.
                        Le troisième groupe de questions a trait au profil social des fournis-
                    seurs et des clients. Lorsque ces derniers viennent de l'extérieur des
                    murs urbains, comment s'organisent les ventes (commerce de détail lo-
                    cal, commerce de longue distance, marché interrégional) ? Comment les
                    productions s'adaptent-elles aux marchés locaux et étrangers ? Pour
                    poursuivre avec le cas turinois, les productions de ces grandes institu-
                    tions sont en fait très largement destinées aux commissions gouverne-
                    mentales. Certains établissements –celui de Rosa Govone à Turin par
                    exemple- ont beau proclamer leur totale autonomie et leur autosuffi-
                    sance, ils ne se maintiennent en réalité que grâce aux privilèges et aux
                    commissions gouvernementales . En revanche, dans les hôpitaux et
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                    les orphelinats de Padoue, la majeure partie de la production, principa-
                    lement des articles tricotés ou des garnitures et des rubans, est vendue
                    à des commerçants locaux qui exportent un peu partout en Europe ou
                    à des intermédiaires de villes plus proches, notamment Venise (Cara-
                    causi). De même, à Florence et à Bologne, l’essentiel des fils de soie
                    produits dans les orphelinats au cours des XVe et XVIe siècles a été
                    vendu directement aux négociants locaux , ce qui continue d’être le
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                    cas par la suite (Maitte).
                        La quatrième interrogation porte sur les profits –ou les pertes – de
                    ces activités, pour les marchands-fabricants, les institutions, les tra-
                    vailleurs et les économies urbaines. Il n’est pas toujours évident d’éta-
                    blir une réponse claire en l’absence de beaucoup de registres comp-
                    tables ; la diversité semble de mise. Mais les revenus du travail pour les


                       19  Il est privilégié en 1769, en liaison avec la fabrique d’Ormea ; M. Sodano, Degli
                    antichi lanifici cit., p. 140.
                       20  S. Cavallo, Charity and power cit., p. 231; L. Dolza, C. Maitte, « Attirare stranieri :
                    circolazione e integrazione dei savoir-faire nel Piemonte del Settencento », in R. Allio (a
                    cura  di),  Il  Piemonte  e  la  frontiera.  Percorsi  di  storia  economica  dal  Settecento  al  No-
                    vecento, Centro Studi Piemontesi, Collana di Storia Economica Subalpina, Torino, 2008,
                    pp. 17-44.
                       21  N. Terpstra, L’infanzia abbandonata cit.


                                                 Mediterranea - ricerche storiche - Anno XVII - Aprile 2020
                                                           ISSN 1824-3010 (stampa)  ISSN 1828-230X (online)
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