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96 Andrea Caracausi, Corine Maitte
famille jouissent en effet de privilèges économiques et de prestige so-
cial.
Les articles se concluent avec celui d’Anna Pellegrino dédié à l’Asilo
degli orfanelli e artigianelli Fiorentini. Fondé le 25 décembre 1899,
d’abord sous la protection du curé de San Remigio, puis des pères
Scolopi, il fait partie du projet politique de l’Eglise catholique visant à
reconquérir une place dans une ville fortement marquée par le socia-
lisme et la franc-maçonnerie. L’institution a un caractère caritativo-
religieux très net et choisit de s’insérer dans le quartier de San
Frediano, le plus pauvre, le plus sordide et malfamé de la ville. Après
le projet initial, qui entendait s’occuper uniquement des orphelins,
l’institut s’adresse rapidement à des enfants de ce quartier –mais pas
les plus pauvres– venant de familles artisanales ne pouvant s’occuper
de l’éducation de leurs fils largement laissés à eux-mêmes dans la rue.
L’institut devient ainsi non seulement une « citadelle productive »,
mais aussi un centre plaçant les apprentis dans les boutiques de la
ville « la plus artisanale d’Italie ». La valeur du travail devient ainsi
centrale dans le projet pédagogique et social de l’Institut. Il se montre
particulièrement attentif à la cohésion et au contrôle familial. Non seu-
lement les rémunérations des enfants sont essentiellement confiées
aux familles (outre une partie destinée à l’épargne obligatoire), mais
l’Institut tout entier a, en définitive, pour finalité d’aider les familles à
exercer un contrôle sur leurs enfants.
Nous espérons que ces travaux pourront contribuer à développer
de nouvelles réflexions sur les liens entre assistance et travail qui ont
caractérisé pendant des siècles les sociétés modernes et contempo-
raines.
Mediterranea - ricerche storiche - Anno XVII - Aprile 2020
ISSN 1824-3010 (stampa) ISSN 1828-230X (online)